Livres Un soldat israélien délirant croise l'auteur d'"Un captif amoureux" dans Beyrouth, en 1982. Une rencontre entre ennemis capables d'abolir, ne fût-ce qu'une fraction de seconde, l'inimitié, voilà de quoi rêve sans naïveté Emmanuel Pinto, écrivain israélien, metteur en scène et traducteur de l'hébreu au français. Acouphène, le titre de son roman, désigne certes les sifflements auditifs venus de l'intérieur que subit le héros, Pini diminutif de Pinto, après avoir pris part à la guerre du Liban en 1982 ; mais aussi une rencontre que seule la littérature va rendre possible. L'acouphène matérialise surtout la mémoire douloureuse et persistante du massacre de Sabra et Chatila, perpétré le 18 septembre 1982 par les phalangistes chrétiens sans que les forces d'invasion israéliennes présentes alors à Beyrouth interviennent. Pini, obsédé par l'idée d'avoir tiré sur un enfant armé d'un lance-roquettes RPG au Liban sud, va être frappé de folie devant Chatila. Mais à partir de cette tache indélébile sur l'histoire d'Israël, Emmanuel Pinto va tenter de créer un espace de cohabitation, au moins textuel. En un véritable coup de force, il ouvre en effet un dialogue post mortem avec un Jean Genet qu'il admire, l'écrivain dont Sartre convenait qu'il était antisémite et qui voyait les fedayins en modernes héros d'Homère. L'archi-texte qu'Emmanuel Pinto cherche à investir, c'est évidemment le reportage que Genet rapporta de son séjour à Beyrouth en compagnie de Leïla Shahid et qu'il publia en janvier 1983 sous le titre "Quatre heures à Chatila" dans la Revue d'études palestiniennes ; c'est aussi son livre posthume Un captif amoureux Gallimard, 1986. D'une certaine manière Acouphène est le palimpseste de ces deux livres de guerre. La fusion s'opère d'abord à travers le style, où le phrasé et les thématiques de Genet, son goût pour l'érotisme de la violence, la présence obsédante du corps et du sexe masculin se retrouvent, mais habités par des références venues de l'univers juif pratiquant où a baigné l'auteur. Ainsi évoque-t-il l'un des mets traditionnels consommé le premier soir de la Pâque juive, le harosset, mélange de pommes, de noix de cannelle et de vin. L'image complexe de cet aliment rituel mêle le souvenir du mortier de l'esclavage en Egypte, des enfants hébreux écrasés sous les pierres et l'avant-goût de la Rédemption. Il est superposé ici à la chair et au sang si présents chez Genet. Bien sûr, cette rencontre onirique entre le soldat israélien Pini devenu dément et Genet errant dans les rues de Beyrouth, ne se nourrit pas d'illusion. Le fantôme que poursuit Genet restera celui d'Hamza, le jeune Palestinien d'Un captif amoureux, lui aussi façonné de fiction et de réalité, disparu dans les geôles jordaniennes lors du "Septembre noir" de 1970. C'est Hamza que le Genet de Pinto croit reconnaître derrière le militaire israélien dont la nudité s'expose face à lui. "Dans un instant, je te haïrai comme personne au monde, fait-il quand même dire à Genet, mais pour l'instant, je t'offre un sourire. Un sourire qui est une possibilité d'amour. Et comme il ne s'accomplira jamais, nous l'espérons plus que toute autre chose. " Ce contact en forme de malentendu avec un adversaire qui n'a qu'un mépris quasi-obsessionnel pour tout ce qui touche de près ou de loin le judaïsme ou Israël, ne peut s'effectuer pourtant qu'à travers un double sacrilège la profanation des symboles religieux juifs et le refus de figer Genet dans la gangue idéologique du militant. Leïla Shahid sert ici un peu méchamment de contretype et de repoussoir. Pourtant, ce monde d'hommes qui est celui de la guerre va finir par se féminiser, en même temps qu'à Sabra et Chatila les certitudes viriles du grand récit de l'homme nouveau israélien trouvent leur pierre d'achoppement. Comme chez d'autres écrivains israéliens contemporains originaires des pays arabes Sami Michael par exemple, qui est issu d'une famille de communistes irakiens, la redécouverte d'un moi plus proche de l'arabité accompagne la déconstruction du discours sioniste traditionnel. Il passe par la montée en puissance au cours du récit du personnage de la mère de Pini, surnommée "Elle", arrivée de l'Algérie coloniale dans une des "villes de développement" d'Israël, puis dans la ville ultra-orthodoxe de Bnéi Brak et mélangeant le français, l'hébreu et l'arabe. Pratiquant le brouillage des pistes, avec une once de grandiloquence, ces pages sont faites pour ébranler les certitudes. Ni apologie ni demande de pardon, elles ne plaident pas non plus pour une fraternisation sur le champ de bataille. Elles ne plaident pour rien d'ailleurs, sinon pour une accolade dans ce que tous peuvent partager la souffrance. ACOUPHÈNE TINNITUS d'Emmanuel Pinto. Traduit de l'hébreu par Laurent Cohen. Actes Sud, 224 p., 22 €. Nicolas Weill Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. 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Cette«turbulence» sur la planète semble être descendue du ciel comme une nuée sur les Hébreux dans le désert, car l’invasion russe de l’Ukraine du 24 février 2022 n’est pas mentionnée.Je m'abonne pour 1€ le premier mois Benyamin Netanyahou alors Premier ministre d’Israël, Reuven Rivlin alors président et le chef d’état-major Aviv Kohavi décorant une agente des services de renseignement qui a participé à la récupération de documents sur le programme nucléaire iranien, lors d’une cérémonie, à Jérusalem, le 2 juillet 2019. HAIM TZACH/ISRAEL’S GOVERNMENT PRESS OFFICE Femmes fatales ou physiques passe-partout, originaires d’Europe ou du Moyen-Orient, mères de familles ou célibataires endurcies, ingénieures en informatique ou profils de tueuses »… Elles ont voué leur vie à la sécurité d’Israël. L’historien Michel Bar-Zohar leur a consacré une enquête passionnante. Temps de lecture 7 min Vous ne pouvez pas savoir l’importance à nos yeux de votre travail au Caire. » Janvier 1948, Yolande Harmor vient de dérouler sur le bureau du futur Premier ministre d’Israël, David Ben Gourion, les cartes dérobées aux Egyptiens sur les projets d’invasion de l’Etat hébreu dont la création vient d’être fixée au 14 mai. Cette belle femme à la grâce légendaire qui avait repris son indépendance après un mariage arrangé avec un riche homme d’affaires juif d’Alexandrie fut l’une des premières espionnes au service d’Israël. A la tête d’un réseau qu’elle monta de toutes pièces, elle prit des risques insensés, fut arrêtée, emprisonnée et sauvée de justesse. Aujourd’hui, le récit extraordinaire de sa vie est l’un de ceux mis en lumière par Michel Bar-Zohar et Nissim Mishal dans les Amazones du Mossad », qui vient de paraître aux Editions AUSSI Services secrets israéliens plongée dans les dossiers noirs du Mossad Au début, les femmes recrutées au Mossad faisaient le café, tapaient les rapports… mais grâce à ces héroïnes qui ont forcé la main du renseignement israélien et montré leur courage et leur abnégation, elles ont aujourd’hui conquis la place qu’elles méritent au sein de l’Institut pour les renseignements et les affaires spéciales [le nom complet de l’agence, NDLR] », raconte Michel Bar-Zohar. Attablé dans un café parisien, l’ancien journaliste, diplomate et député travailliste, qui travailla avec le ministre de la Défense Moshe Dayan à la fin des années 1 Cet article est réservé aux abonnés. 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Aujourd'hui 20/08/2022, le Wikilivre de photographie comporte 7 134 articles plan du chapitre en cours Niveau A - débutant B - lecteur averti C - compléments Avancement Projet Ébauche des chapitres En cours Avancé Terminé cliquez sur les titres ci-dessous pour dérouler les menus préface - SOMMAIRE COMPLET notions fondamentales et conseils pour les débutants aspects esthétiques, thèmes photographiques références scientifiques photométrie, colorimétrie, optique appareils, objectifs, éclairage, accessoires, entretien caractéristiques physiques des images, densité, netteté compléments techniques et pratiques photographie et vie sociale, histoire, enseignement,institutions, droit... Les débuts[modifier modifier le wikicode] L'origine de la carte postale remonte à 1865 lorsque le Prussien Heinrich Von Stephan en émit l'idée à Karlsruhe, mais c'est en Autriche que fut expédiée en 1869 la première carte postale, suite aux interventions du professeur Emmanuel Hermann auprès de l'administration postale autrichienne. Le succès fut immédiat mais certains pays comme l'Angleterre et la France, reprochant son manque de discrétion à un support envoyé sans enveloppe, traînèrent les pieds avant d'en accepter l'idée. En France, la première carte postale apparut en 1870 dans la ville de Strasbourg assiégée par l'armée allemande. Ce n'est toutefois que le 20 décembre 1872 que l'envoi de cartes postales non illustrées fut officialisé. Jusqu'en 1875, les cartes postales relevaient d'un monopole de l'administration des Postes mais beaucoup de commerçants et d'industriels les ont utilisées pour leur publicité bien avant cette date. Les cartes illustrées firent leur apparition en 1889 ; à l'occasion de l'Exposition Universelle, une carte représentant la Tour Eiffel a été vendue à 300 000 exemplaires. Les premières cartes photographiques semblent avoir été commercialisées en France en 1891 par le Marseillais Dominique Piazza. Cependant, jusqu'à la fin du XIXe siècle, les cartes portant des photographies sont restées rares car les dessins étaient beaucoup plus faciles à reproduire. L'idée est en fait beaucoup plus ancienne puisqu'elle a été énoncée en 1851 par le photographe marseillais Louis Rodéro. Jusqu'au début de l’année 1904, il était interdit d'écrire au recto de la carte postale. On écrivait donc au verso, du côté de la photographie. Les trois ou quatre lignes horizontales utilisables sur toute la largeur de la carte permettaient d'inscrire la seule adresse du destinataire. La photographie ne recouvrait pas la totalité de l’espace pour permettre la correspondance du côté de l’image. On parlait alors de cartes nuages » ou cartes nuageuses ». Une nouvelle définition fut donnée le 20 novembre 1903 par la Poste française à partir de 1904, l'expéditeur pouvait écrire sur le recto de la carte postale, qui était divisé en deux parties consacrées à la correspondance et à l'adresse, tandis que le verso était intégralement réservé à l'illustration. Le début du XXe siècle constitua l'âge d'or de la carte postale. En 1920, on en vendit en France près de 800 000 exemplaires. Avant la diffusion du téléphone, on les utilisa même pour communiquer d'un quartier à l'autre d'une même ville, en particulier pour fixer des rendez-vous. La carte postale et la photographie[modifier modifier le wikicode] La carte postale a été longtemps l'un des principaux outils de la démocratisation de la photographie. Entre 1900 et 1920, elle fut un peu le journal illustré, le cinématographe et la télévision de l'époque. Elle a dressé l'inventaire des richesses du pays et raconté d'innombrables événements ou anecdotes sur la vie nationale et la vie locale. Les cartes permettent aujourd'hui aux historiens, aux ethnologues et aux sociologues de reconstituer la vie et les mentalités de l'époque. Les amateurs d'art, d'architecture et d'archéologie y trouvent aussi leur bonheur. On les recherche donc activement et certaines d'entre elles ont acquis une très grande valeur. Malheureusement, à partir des années 1920, le déclin s'amorça. La carte photographique renonça à refléter les mœurs et l'actualité, donc l'éphémère et le transitoire, pour se concentrer sur des vues plus générales et/ou touristiques, sans caractère marqué, et surtout sans information originale à transmettre. Les éditeurs abandonnèrent les procédés de reproduction de qualité au profit de techniques et de matériaux médiocres. Yvan Christ écrit en 1968 Reporters et observateurs, ces petits maîtres de l'instantané que furent les premiers illustrateurs de cartes postales, se voulaient à l'affût de tout et de rien, qu'ils traduisaient avec une ferveur de néophytes et une inlassable curiosité d'esprit qui, un demi-siècle plus tard, nous frappent d'admiration. Un réalisme poétique », tel était, bien qu'informulé, leur mot d'ordre. La carte postale et la mémoire collective[modifier modifier le wikicode] Les photographies survivent généralement aux photographes et leur existence doit être comprise dans la durée. Si l'on parle souvent des œuvres des photographes connus, il ne faut pas négliger celles des professionnels plus ou moins discrets et des amateurs, car elles constituent un témoignage important pour la mémoire collective. Les cartes postales photographiques ont pendant longtemps représenté des paysages ou des monuments mais aussi des moments de vie qui nous permettent aujourd'hui de comprendre la vie quotidienne et les événements de leur époque, en France ou à l'étranger. C'est pourquoi elles sont importantes pour les jeunes générations et aussi pourquoi elles trouvent une place toute "naturelle" dans un ouvrage consacré à la photographie sous toutes ses formes. La carte postale érotique[modifier modifier le wikicode] Dès son origine, la photographie a été utilisée pour la production de nus dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'étaient pas tous artistiques. Ce sont les proches des photographes, des modèles habituées à poser pour des peintres ou des sculpteurs, ou encore des prostituées, qui présentaient leurs charmes et/ou leurs appas devant l'objectif. La relative permissivité qui régnait au début du XXe siècle a permis le développement de tout un commerce de cartes postales érotiques, que l'on envoyait tout de même discrètement sous plis cachetés. Des photographes comme Jean Agélou ont mis ainsi sur le marché des milliers d'images de nu ou de charme », - l'expression n'existait pas encore à l'époque. Ces images font aujourd'hui le bonheur des collectionneurs et des amateurs de curiosae pour les non initiés, les collectionneur et les bibliophiles désignent sous ce terme générique les objets, les œuvres d’art ou les livres relatifs à la sexualité et à l’érotisme. Statistiques[modifier modifier le wikicode] En 1968, Lourdes vient en tête des envois de cartes 8 000 000, loin devant Royan 800 000, La Baule et Biarritz 600 000, Argelès, Saint-Raphaël et Saint-Malo 400 000. Une centaine d'éditeurs couvrent le territoire français. Chaque cliché est tiré à au moins 5 000 exemplaires pour atteindre un minimum de rentabilité. Les vues se périment très vite, surtout celles où l'on voit la vie quotidienne, car la mode change vite, les modèles d'automobiles aussi, de même que les constructions ou les magasins. à suivre Galerie de photographies[modifier modifier le wikicode] Carte postale italienne, 1937, auteur inconnu Bibliographie[modifier modifier le wikicode] CHRIST, Yvan .- Au temps où la carte postale est muette. In Photo-Ciné-Revue, juillet-août 1968, pp. 316-319. Achetezet téléchargez ebook L'Egypte au temps de Moïse: L'invasion des étrangers nomades : Keftiou, Hébreux, Philistins, etc. - L'Exode - Le retour en scène des pharaons égyptiens: Boutique Kindle - Égypte : Amazon.fr L’éducation intéresse la société tout entière pour une raison évidente l’école nourrit la civilisation avant qu’elle n’en procède. Il n’est pas d’activité professionnelle, sociale, politique, morale, qui ne relève à quelque degré de l’action Vial présente l’évolution de l’éducation de la Préhistoire à nos jours, expose les objectifs et méthodes de l’école et montre comment, entre réformes et routines, l’action des institutions éducatives s’est peu à peu étendue à tous les enfants. EO2Id.